3. Pourrait-on utiliser la foudre ?
Avant même de savoir comment utiliser l'énergie de la foudre, il faut d'abord se pencher sur le problème de la récupération de la foudre. Le principe du paratonnerre, bien connu, pourrait être utilisé; cependant, il possède l'inconvénient de ne capter que les éclairs qui frappent le sol, soit un tiers des éclairs. De plus, un paratonnerre attire à lui tous les éclairs, dans un cercle ayant pour rayon sa hauteur, ce qui suppose la mise en place d'infrastructures importantes (environ deux milliards de paratonnerres sur la france seule!), ainsi que des coûts élevés, tant en maitenance qu'en installation.
Un autre problème encore plus important que les considérations économiques, est qu'avec nos connaissances actuelles, nous ne pouvons stocker l'énergie électrique. Comme EDF nous l'a montré récemment en Corse avec les coupures d'alimentation régulières, nos lignes sont en permanance approvisionnées en courant, c'est pourquoi la production doit être suffisament importante pour répondre à la demande en toutes circonstances. Et, sachant qu'un éclair libère toute son énergie en environ 25ms, il ne serait pas pratique de ne pouvoir utiliser nos appareils électriques que durant ce court laps de temps.
De plus, malgré que la puissance instantanée développée par un seul éclair soit phénoménale comme dit plus haut, l'energie moyenne libérée par la foudre en une année reste à peine supérieure à celle libérée par une éolienne.
Enfin, un autre problème de taille serait le lieu de l'implantation d'un tel dispositif. Au vu des réticences déjà exprimées par les riverins lorsque qu'un projet de parc d'éoliennes est mis sur pied, on imagine aisément la difficulté qu'aurait les autorités à convaincre les habitants d'avoir, pour le bien de la planète, un parc à l'esthétique plus que douteuse et ayant pour vocation de faire tomber la foudre à proximité de leurs habitations. D'autant que lorsque la foudre tombe sur un paratonnerre, il y a des risques de surtensions électriques dans les maisons alentours.